Top 20 des pochettes les plus marquantes de l’année 2016


Après vous avoir demandé d’élire, la semaine passée, vos propres pochettes de l’année, (c’est celle de La Femme, par Tanino Liberatore, qui est arrivée en tête), c’est à notre tour de vous dévoiler (en ordre décroissant…) notre top 20 des pochettes d’albums les plus marquantes de cette année 2016 qui est sur le point de s’achever. L’an dernier, c’est le trio Kendrick LamarSeth GuekoPetite Noir qui avait remporté la mise. Et cette année ?

20. D.R.A.M. – Big Baby D.R.A.M. – W.A.V.E. Recordings

On sourit ici, parce que c’est tout con : Shelley Marshaun Massenburg-Smith (c’est son vrai nom), ce sourire large et sincère devenu sa marque de fabrique affiché sur le visage, et son doldendoodle désormais fétiche (Idnit, qui il faut bien l’avouer, est assez craquant) collé à sa joue, la patte orientée comme s’il était en train de faire un gentil câlin à ce maître que l’on devine aimant et très joueur. C’est too cute. Et c’est viral, aussi. À tel point que devant le succès de cette photo, qui ressemble drôlement à un selfie (c’est sans doute le cas), le management de D.R.A.M. a suggéré l’idée de laisser aux internautes la possibilité de créer leur propre cover de Big Baby D.R.A.M. (avec naturellement le hashtag à la clé pour davantage de viralité), en remplaçant simplement la photo de Shelley par la leur, avec le gentil chien Idnit à leurs côtés. Malin et contemporain (et assez drôle là encore). – Lire l’article complet – 

19. La Femme x Tanino Liberatore – Mystère – Barclay / Born Bad Records

Ici, avec la pochette de ce second album de La Femme, réalisée par l’illustrateur et bédéiste italien Tanino Liberatore (l’auteur de L’Écho des Savanes et de la pochette de The Man From Utopia de Frank Zappa, qui s’y connaît aussi en terme de nibards et d’orifices féminins), on passe de l’exposition des seins (Psycho Tropical Berlin, pochette d’Elzo Durt) à l’exposition du vagin. Est-ce ainsi ce Mystère-là, que mentionne le titre de ce second album ? Le mystère, toujours vivace en 2016 et que Courbet interrogeait déjà en 1866, de l’Origine du Monde ? – Lire l’article complet

18. Oiseaux-Tempête x Frédéric D. Oberland – Unworks & Rarities – Sub Rosa

Déjà dans notre top 20 l’an passé avec la pochette du très préoccupé ÜTOPIYA?, Oiseaux-Tempête et Frédéric D. Oberland s’insèrent cette année encore dans notre best-of, via le visuel d’Unworks & Rarities et grâce, une nouvelle fois, à la liaison parfaite entre la composition du son et le choix de l’image : « Ces peintures ont subi les affres du passé: dessinées à même la pierre, d’abord rupestres et iconoclastes (sans représentation de visages ou d’idoles), vénérées puis en partie détruites durant l’invasion des Turcs Seldjoukides… De la destruction des symboles voués à l’idolâtrie à la « collectionnite » capitaliste, en voilà un intéressant retour n’est-ce pas ? ». – Lire l’article complet

17. MONEY x Elliot Kennedy – Suicide Songs – Bella Union

Plombante, si ce n’est davantage, l’iconographie de MONEY dit le glauque et le chant au désespoir revendiqué. C’est encore le cas de la pochette du très significatif Suicide Songs, dont la photo est signée Elliot Kennedy, montrant ce canif posé sur le front d’un Jamie Lee pas au sommet de sa forme. Sauf que ce couteau, malgré sa lame que l’on devine tranchante, ne pénètre pour le moment aucune forme charnelle. De là à considérer ici la possibilité d’une seconde lecture, si ce n’est la possibilité d’une rédemption ? – Lire l’article complet

16. Nzca Lines x Christopher Balaskas – Infinite Summer – Memphis Industries

Le synopsis d’Infinite Summer, qui donnera peut-être un jour quelques idées à un producteur amateur de SF un peu trop aventureux (les Terriens obligés de quitter leur planète mère…), porte la trace des deux grandes passions de Michael Lovett, le talentueux fondateur du trio Nzca Lines. À savoir : la science-fiction grandiloquente de Stanislas Lem ou d’Arthur C. Clake, et le goût prononcé pour ce qui était kitsch hier, et ce qui peut s’apparaître à une certaine tendance « branchée » aujourd’hui. – Lire l’article complet

15. Mark Pritchard x Jonathan Zawada – Under the Sun – Warp

Jonathan Zawada, plasticien exigeant et en raccord avec son temps (il est à la fois vidéaste, graphiste, sculpteur, peintre et designer) est habitué aux travaux de longues haleines. Sa collaboration dernière avec l’excellent producteur australien Mark Pritchard – avec qui il travaille depuis 2013 et la constitution des visuels des EPs Ghosts, Lock Off et Make A Livin’ – en est de nouveau une preuve édifiante.Main dans la main (ou plutôt, « mail dans le mail », puisque Zawada réside désormais à Los Angeles et Pritchard en Australie), les deux artistes ont en effet travaillé sur la mise en place du projet Under the Sun durant plus de deux ans. À l’échelle de 2016, un temps conséquent. Et un artwork absolument magnifique à la clé. – Lire l’article complet

14. Ty Segall – Emotional Mugger – Drag City

La poupée, immobile aux yeux vides, silencieuse et assise, vue et revue sur les trames déroutantes que l’on connaît déjà. Ici alors, manifestée en fillette et pour preuve baptisée par un nœud sur le sommet de la tête, entre expression naïve de la simple poupée et l’étrange notion qui s’en dégage. Évidemment, l’image a été choisie vieillissante sinon ça ne marche pas, photo retrouvée, parcheminée presque et pour la texture plastique celle d’une photocopie. Dieu, qu’elle est anxiogène, la pochette du dernier Ty Segall… – Lire l’article complet

13. Romare – Love Songs : Part Two – Ninja Tune

Ce qui est énervant avec les gens brillants, c’est qu’ils ont tendance à ne pas exceller que dans un seul domaine, non, mais dans une multitude. Il semblerait que cette règle s’applique également au tout jeune producteur Romare. En plus de faire du son qui ravit nos oreilles, il se trouve que le jeune british s’occupe lui-même de ses pochettes d’album. Et plutôt bien. Comme ici, sur cette pochette pleine d’amour et de petits personnages dont on va s’amuser à reconnaître l’identité. – Lire l’article complet

12. Wilco x Joan Cornellà – Schmilco – Dpbm Records

Afin de marquer le coup de la sortie de leur 10e album studio (ou peut-être juste parce que l’occasion s’est présentée, comme ça), les Chicagoans de Wilco font appel au Catalan Joan Cornellà afin d’illustrer un disque dont une partie du visuel apparaîtra aussi, double actu, dans la prochaine comic-strip de l’illustrateur (Sot, qui sort en auto-édition) connu pour son humour rouge sanguinolent et ses personnages à moitié pervers, à moitié mutilé, toujours pleinement souriant. C’est glauque, c’est drôle. – Lire l’article complet

11. Usé x Leï – Chien D’La Casse – Born Bad Records

La meute de chiens cools au premier plan, une batterie au second (qui a une place fondamentale dans l’album), et Nicolas Belvalette, l’humain à la tête d’Usé, perché et allongé sur un van Volswagen (ou une autre marque d’ailleurs peut-être), véhicule de locomotion sur lequel celui-ci n’a pas l’air de se sentir trop mal à l’aise. En arrière-plan, un garage. Ou peut-être est-ce une manufacture désaffectée, un entrepôt, un squat abandonné et occupé désormais par d’autres. Dans tous les cas, le tableau dans lequel l’on imagine parfaitement voir se dérouler ces histoires lugubres et hypers réalistes qui parcourent ce disque court dans les faits (7 titres, 30 minutes) mais long, finalement, compte tenu du fait qu’il reste toujours un moment dans les oreilles après se l’être enfilé. Et ce n’est pas seulement une question d’acouphène. – Lire l’article complet

10. Seldom Colin x André Palais – The Romantic Egotist – Last Exit Publishing

Elle est emplit d’une tentative poétique certaine, cette photographie en noir et blanc, signée par le photographe, designer et vidéaste André Palais, qui sert de pochette à The Romantic Egotist, le 1er album du Français Seldom Colin, un artiste positionné ici tout en haut d’un escalier, sans doute bâti en pierre par son imaginaire (ou par un architecte négligent), et dont la particularité réside dans le fait que celui-ci n’ait pas été, à l’heure ou la photographie a été prise du moins, totalement terminé…Bien sûr, on symbolise ici le voyage improbable qui conduit jusqu’aux portes du ciel. Et forcément, on a pensé tout naïvement, et en la voyant pour la première fois cette pochettes, aux paroles de « Stairway to Heaven » de Led Zeppelin… – Lire l’article complet

9. Caandides x ZEUGL – 20° 30′ S 29° 20′ W – Cracki Records

Le 16 janvier 1958, un navire de surveillance appartenant à l’armée navigue au large des côtes brésiliennes, tout proche de la petite île de Trindade, rocher désert de l’Atlantique Sud situé à 20° 30′ latitude sud et 29° 20′ longitude ouest. Un disque phosphorescent, furtif et rapide, aux proportions gigantesques, apparaît ce jour-là aux yeux de l’équipage, et est considéré aujourd’hui encore comme l’une des plus troublantes et des plus plausibles apparitions potentielles d’OVNI du XXe siècle…Marqué par cette histoire, le chanteur de Caandides confie au duo ZEUGL le soin de la transcrire sur la pochette du 1er album du groupe. Un système graphique d’une complexité et d’une minutie remarquables plus tard, on aboutit à l’une des pochettes les plus soignées et les plus consciencieusement travaillée de l’année écoulée. Lire l’article complet

8. Anohni x Inez and Vinoodh – Hopelessness

Réalisée par les Néerlandaise Inez van Lamsweerde et Vinoodh Matadin, la cover de ce dernier album, en noir et blanc comme la plupart de ses prédécesseuses, montre en effet le visage d’Anohni de face, les yeux rivés vers le spectateur qui oserait soutenir le regard. Les cheveux sont dans le vent, et la sensation du faciès multiplié et spectral rappelle les pochettes de The Acid ou de James Blake. Comme une superposition de plusieurs visages, de plusieurs couches, de plusieurs membres, de plusieurs identités. De plusieurs genres, en fait, puisque l’on sait qu’Anohni, ex Anthony and the Johnsons, a franchi le pas au cours des derniers mois en changeant de pronom personnel (de « il » à « elle »), manifestant dans les faits ce qu’il était déjà largement manifesté jusqu’alors dans le discours. – Lire l’article complet

7. Nicolas Jaar – Alfredo Jaar – Sirens – Other People LLC

YA DIJIMOS NO PERO EL SI ESTA EN TODO. Affiché sur le fronton de la pochette, puisque leitmotiv thématique de ce second album solo, Nicolas Jaar voit son brûlot politique Sirens illustré par le travail photographie de son père, Alfredo Jaar, lui-même auteur d’une oeuvre qui fait de la lutte des consciences l’axe central de ses motivations. En prime, aucun visuel ne se ressemble : car, ingénieux, le père et le fils ont décidé que ce visuel-là devrait être gratté (une pièce est jointe au vinyle) pour être totalement dévoilé. Comme ces jeux de hasard, qui ruinent le plus grand nombre, et qui en enrichissent un petit. Brillant, de bout en bout. – Lire l’article complet

6. Kaytranada x Ricardo Cavolo – 99.9% – XL Recordings

Des palmiers, des crânes et des couronnes (ici, la référence à Basquiat est évidente), des étoiles, des flammes et des bougies, et des avions et des soleils tournant autour d’un astre, incarné par le visage de Kaytranada, figure parcourue par une multitude d’yeux, par un papillon, par une allumette, par des nuages pleureurs, par une serrure dont on propose aussi la clé, et par une vierge curieusement sapée épousant la forme de son nez. Embouteillage, mais sans carambolage : la juxtaposition des couleurs et des motifs, aussi complexe soit-elle ici, fonctionne en effet parfaitement, et sacre l’une des pochettes de disques, réalisée par l’illustrateur Ricardo Cavolo, les plus ludiques et les plus identifiables aperçues cette année. – Lire l’article complet

5. Brav x Carlito – Error 404 – Din Records

Pour Brav, illustrer son second album via une photo de son père est une manière de se détacher des démarches de ses contemporains bodybuildés (entre les pochettes de Booba, de Jul et de Gradur, sûr que celle-ci fait son effet), et aussi, une manière de transcrire véritablement en images ce que dit le disque. Car puisque cet album-là, et comme l’indique son titre, évoque les erreurs irrémédiablement liées au cheminement de l’existence, autant directement l’illustrer via la photo d’un homme proche de la soixantaine qui a déjà bien vécu, et qui porte sur le visage tous les stigmates (car il est vrai que celui-ci est marqué) que la vie a bien dû finir par entraîner. – Lire l’article complet

4. Rihanna x Roy Nachum – Anti

Habituée aux covers autant dénuées de vêtements que d’intérêts, Rihanna bascule vers la cover arty avec celle d’Anti, à la fois vision de sa propre enfance (mais vu à travers le prisme de ses yeux d’adulte) et conscience complète de l’autre, celui dont les spécificités excluent, puisque cette pochette est écrite en braille, la langue de ceux qui ne peuvent voir. Signée par le plasticien israélien Roy Nachum, qui l’extrait de sa série Blind, elle marque la mutation étonnante d’une artiste que l’on n’attendait pas forcément là où on peut la trouver aujourd’hui – Lire l’article complet

3. Alex Smoke x Finlay MacKay – Love Over Will – R&S Records

Androgynie poussée à l’extrême (les corps des deux sexes se superposent ici), nudité dangereuse (le cul sans vêtement sur ces rochers-là, on imagine la douleur), référence assumée du duo Smoke x MacKay pour Thelma (la religion New Age de Crowley) : la pochette du Love Over Will de l’Écossais Alex Smoke marque par sa complexité, par son symbolisme et par sa radicalité effroyablement dérangeante. Censurée sur le réseau social blanc et bleu (sur Facebook, des pénis, on montre pas), elle s’impose néanmoins dans ce trio de tête, grâce à cette audace démesurée et cette impression, paradoxale, de voir ici la beauté malgré le glauque. – Lire l’article complet

2. David Bowie – Jonathan Barnbrook x Blackstar – Columbia Records

Un an après la disparition de Bowie, survenue quelques jours après le dévoilement de son ultime album, le mystère n’est toujours pas dévoilé autour de la signification de la pochette de Blackstar, signé par le fidèle de toujours Jonathan Barnbrook. Évocation des dangereux obscurantismes ? De la trajectoire fulgurante de sa propre carrière ? De la destinée qui devait le mener au trépas dans les heures futures ? La vérité, ici, ne sera sans doute jamais établie. – Lire l’article complet

1. Club Cheval x Études Studio – Discipline (Bromance / Parlophone)

« Bien sûr, il y a un côté orwellien là-dedans », affirme Panteros666, l’un des quatre membres de Club Cheval. « Mais par contre, ce n’est pas du tout une critique de la société, du téléphone ou de je ne sais pas quoi. C’est plutôt : pointer une certaine uniformisation des comportements afin de mettre en avant le comportement qui, justement, sera un peu différent de celui des autres. » Soit la liberté (créatrice), malgré la discipline qu’il est parfois nécessaire de s’imposer afin de dépasser les acquis. Signé par l’agence Études Studio, avec la participation d’un étudiant en architecture coréen qui s’improvise parfois mannequin, l’artwork, par le sujet qui l’évoque et au sein d’une année marquée par quelques excès dans ce domaine (l’état d’urgence qui ne s’arrête plus en France, la multiplication des caméras à Londres, l’élection de Trump aux États-Unis…), marque forcément durablement les esprits. – Lire l’article complet