Ky x Mathieu Ball — Power Is The Pharmacy
Power is the Pharmacy, lit-on sur les supports de communication du label alternatif montréalais Constellation Records (Godspeed You! Black Emperor, Kee Avil, Efrim Menuck & Kevin Doria, Jerusalem in my Heart, Siskiyou…), est un album principalement axé sur « le chagrin, la mort, la peur de la perte, la perte de rêves, la perte de la jeunesse, des gens, de l’espace public, et finalement de soi-même ». Ambiance.
Incandescence
Une bonne tranche de rigolade et d’optimisme invétéré dont Ky, chanteur du trio noise montréalais Lungbutter et membre des projets Femmaggots ou Nag, a donc fait un disque introspectif, cathartique, habité, incandescent, illustré par une photo prise par le guitariste du projet, Mathieu Ball.
Un désenchantement global parfois chanté, parfois scandé, parfois subi, que les médecins appelleraient dépression et les philosophes du XXe siècle existentialisme et que Mathieu Ball, lui, a résumé par le biais d’une chaise en bois en train d’être dévorée par les flammes.
Pyromanie
Construite par l’homme de manière artisanale ou industrielle, la chaise est, depuis des siècles, cet objet sur lequel on se repose sans craindre la chute et afin de soulager le corps. Puisqu’elle brûle, c’est que les certitudes les plus évidentes s’effondrent, que plus rien ne reste pour permettre le repos. Il faut se cramer le bout des doigts. Ou bien prendre le recul nécessaire pour ne pas, in fine, faire partie du brasier. Bientôt les cendres et bientôt, les pyromanes qui s’improviseront pompiers de service.
Ky, Power Is The Pharmacy, 2023, Constellation Records, 45 min., artwork de Mathieu Ball.