James Blake x Thibaut Grevet x Crown & Owls — Playing Robots Into Heaven


Cinq silhouettes se déplacent sur un sol en pente, les genoux fléchis puisque la nature du terrain les y obligent. La photo est prise à contre-jour alors, on ne distingue pas nettement les traits de ces visages. Il y a l’allure de pèlerins engagés sur les sentiers de la rédemption. Il y a, dans ce noir et blanc qui suggère l’élégance, des lueurs de sacré. Il y a une image magnifique signée Thibaut Grevet

 
 
 
 
 
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Vers les cieux

Encadré par un quatuor et positionné au cœur de l’image, on devine, et malgré les ombres, la présence du chanteur, producteur et compositeur anglais James Blake, auteur d’un sixième album qui propose un retour aux sources post-dubstep de ses premiers essais au début des années 2010. Un artiste derrière lequel rayonne le soleil et qui porte sur le dos un objet étrange, qui pourrait bien être une table de mixage sur laquelle serait branché un gramophone d’un nouveau genre, un genre monumental. Une mise en scène pour symboliser la musique de James Blake, qui fait souvent passer sa voix sous la moulinette des machines ? On est loin, quoi qu’il en soit, des visuels liés à ses précédents albums, qu’il s’agisse de celui de The Colour in anything, d’Assume Form ou de Friends that break your heart.

Playing Robots Into Heaven. « Jouer aux robots jusqu’au paradis ». Pour tenter de comprendre la globalité de cette image, qui pourrait s’apprécier sans en interroger le sens tant la composition est réussie, il faut évidemment se référer au titre de l’album que cette photo accompagne. Ces silhouettes aux crânes chauves (c’est en tout cas l’impression, sur cette image, qu’ils donnent) seraient donc celles des robots mentionnés par le titre, qui marcheraient aux côtés de l’Anglais jusqu’à un sommet qui marquerait l’entrée vers ce Paradis auquel on accède généralement en montée.

Les robots sont les machines de ce disque, plus présentes encore qu’à l’accoutumée, et James est cette voix, soul, R&B, perchée. L’alliance des deux aboutie à quelques merveilles où l’électronique et l’organique s’entremêlent, comme sur les titres « Loading », « Fall Back » ou « I want to know ». L’ensemble mène, et si on veut bien s’y laisser porter, à ce paradis céleste évoqué dans le titre. Les humanoïdes rêveraient-ils, en 2023 encore, de moutons électroniques ?

James Blake (Site officiel / Facebook / Instagram / Twitter / YouTube)

Thibaut Grevet (Site officiel / Instagram / Vimeo)

James Blake, Playing Robots Into Heaven, 2023, Republic Records, 43 min., pochette de Thibaut Grevet (photo) et de Crown & Owls (Direction artistique)