JC Satàn x Reginald Pean – Centaur Desire


Ce centaure-là, qui orne l’album du nouveau JC Satàn, donne l’impression d’être ivre, de lui-même ou peut-être bien des autres. Pareil à ces êtres que sculptaient jadis les artistes de la Rome antique, ou bien ceux qui, plus tard, les imitèrent, au XIXe siècle notamment (en France, on pense par exemple au grand David d’Angers), il donne l’impression d’être fait de pierre, ou peut-être de bronze, ou en tout cas conçu avec un matériau et un format qui ne laisse pas de place à l’hésitation : c’est l’Antique, et les mythologies qui lui sont liées, que l’on souhaite évoquer ici. Symbolisation directe du titre du disque – Centaur Desire – comme de son titre central – « Centaur Desire », encore – l’artwork proposé par Reginald Pean n’est sans doute pas le plus réussi de la discographie élaborée depuis bientôt dix ans par JC Satàn, mais se possède du moins dans une tendance, celle qui consiste à remettre l’objet sculpté (ou ce qui donne l’impression de l’être) sur le fronton d’un disque. Avant eux et récemment, Django Django, Jay Z, ou Mansfield.TYA avaient déjà joué ce jeu-là. Le choix n’est pas toujours heureux (si on compara cette pochette-là à cette de Faraway land, par exemple, il y a une fossé), mais au sein d’un siècle où l’on ne sculpte plus tellement, il a le mérite d’être un choix.

JC Satàn x Elisa Mistrot – Faraway Land

Le son

Sans doute plus noir encore que les précédents, JC Satàn filtre avec le stoner rock sur ce cinquième disque intense, le deuxième signé chez Born Bad Records, et affirme une chose : sur scène ou en studio, les Bordelais, dont la configuration a été récemment chamboulée – Alice s’en est allée voir si l’herbe était plus noire ailleurs -, semblent se bonifier, encore et encore, au fur et à mesure que les disques s’accumulent. Et l’écoute du titre central « Centaur Desire » suffira pour le mesurer.

JC Satàn (Site officielFacebook / Instagram / Youtube)

JC Satàn, Centaur Desire, 2018, Born Bad Records, artwork par Reginald Pean