KUČKA x Dillon Howl — Can You Hear Me Dreaming?


C’est comme si le Satan de Gustave Doré, ange déchu du royaume des cieux, avait finalement atterri de sa chute vertigineuse depuis le Paradis. Qu’il avait touché terre. Posé les deux mains sur le sol. Déployé de nouveau ses ailes. Le voilà sur Terre, là où il était destiné à échouer. L’errance dans le monde des mortels peut débuter et c’est sous le trait de la productrice et chanteuse australienne KUČKA qu’il peut désormais renaître.

Gustave Doré — La chute de Satan (1866)

KUČKA ? Une artiste australienne d’origine serbo-croate qui fabrique une musique oscillant entre pop électronique, rap dézingué, hyperpop sensible, le tout porté par des romances pas toujours bien vécues, des mélodies cristallines, des sursauts de brillance. Une musique qui se danse la tête basse et les souvenirs dans le vent, en songeant aux âmes effondrées qui auraient cru au Paradis. Mélancolique à souhait.

Ce visuel étrange, à la limite du cosplay, est signé Dillon Howl, photographe et vidéaste qui, depuis Los Angeles, travaille des images alternativement queers, grotesques, oppressées et qui, comme un certain nombre de californien.e.s branché.e.s, le fait parfois pour des marques —Dr. Martens™, NME, Rolling Stones et parfois pour des artistes chez qui le top des charts n’est pas une obsession.

Dillon accompagne ainsi KUČKA depuis ses débuts et avait déjà signé la cover, plus sobre et plus quelconque, de l’album Wrestling, paru en 2021.

KUČKA, Can You Hear Me Dreaming?, 2024, LUCKYME® Records, 38 min., cover art de Dillon Howl (photo)