David Gilmour x Dave Stansbie – Rattle That Lock


David Gilmour x Dave Stansbie - Rattle That Lock

« Rattle that lock and lose those chains », chante David Gilmour sur le refrain du single ayant donné son nom à cet album qui se nomme donc Rattle That Lock. Et quoi de mieux pour illustrer ces mots, fédérateurs et émancipateurs, que cet oiseau qui, sur la pochette de ce 4e album solo du plus célèbre des Pink Floyd, s’échappe de la cage qui le retenait jusqu’alors prisonnier avant de s’envoler vers les cieux ?

Liberté, j’écris ton nom

Et si cet oiseau, devenu plusieurs, se démultiplie et entraîne finalement dans sa libération salvatrice une vingtaine d’autres volatiles à la taille toujours plus imposante (de la pie au pigeon, du corbeau à l’aigle noir), c’est afin de signifier l’importance de cet acte déterminant, capable de grandir celui qui a eu le courage de l’accomplir. Plus ils sont loin de l’enclos, et plus ils sont puissants, ces oiseaux.

Réalisé par Dave Stansbie de la Creative Corporation, le design global de la pochette a été placé sous la direction d’Audrey Powell, une vieille connaissance de Gilmour puisque celle-ci est membre de l’agence Hipgnosis, cette véritable institution du graphisme et de l’illustration britannique créée par feu Storm Thorgerson à la fin des années 60, et qui avait été responsable, en plus d’une bonne partie de l’œuvre visuelle de Led Zeppelin, de Genesis ou de T. Rex (parmi beaucoup d’autres), de l’intégralité des pochettes de Pink Floyd, inégalables, légendaires et panthéonisées depuis bien longtemps.

Les plumes dans les nuages

Symboles ultimes et évidents de liberté, ces oiseaux nombreux, un sujet que Gilmour apprécie donc particulièrement (il faut jeter un œil sur la pochette de son album On An Island, et sur le clip plus bas), se font aussi ici le symbole de la prise de risque, calculée mais dangereuse, puisque cet éther joint par leurs silhouettes plumées, on le constate particulièrement menaçant, et encombré par des nuages épais qui laissent à peine s’échapper quelques fines couches de lumière. Quand la tempête guette, on le sait, les oiseaux volent bas. Ceux-là, au contraire, joignent les cieux d’un élan bien décidé. C’est qu’ils sont là pour incarner les plus courageux d’entre eux.

David Gilmour - On An Island

Le son

Évidemment marqué, l’hexagone en a beaucoup parlé, par l’utilisation du jingle de la SNCF au sein de son single « Rattle That Lock », le 4e album de David Gilmour diffuse sur des ambiances toujours progressives et planantes des instants dignement hérités de ses années floydiennes, que l’Anglais affirme pourtant voir définitivement enterré, et mélange le jazz, le rock, le blues et la pop doucement mélodique sur un album qui fait voir, non pas le côté sombre de la Lune, mais le côté émancipé de l’un de ses plus brillants explorateurs.

David Gilmour (Site officiel / Facebook)

Dave Stansbie (Site officiel)

David Gilmour, Rattle That Lock, 2015, Columbia Records / Sony Music, 74 min. pochette par Dave Stansbie