Alexis Taylor x Oliver Payne – Piano
Pourquoi se contraindre à bercer dans le symbolisme indirect et opaque lorsque l’on peut formuler les choses de manière limpide et évidente ? Pour illustrer Piano, son second album solo qu’il interprète donc seul face à l’instrument à cordes frappées, Alexis Taylor, colle ainsi neuf pianos (et oui), tous prostrés dans une position différente, sur une toile de fond présentant un paysage froid et enneigé. Ce qui a le mérite d’être clair.
Piano, pianos
L’oeuvre (appelons là comme ça même si elle donne l’impression d’avoir été réalisée sur Paint, version Windows 98) est issue du catalogue du Londonien Olivier Payne (un voisin de Taylor sans doute), déjà largement coutumier des collages aux goûts contestables (on interroge notamment la pertinence de sa série Candy Crush…), et colle globalement à ce qu’a produit jusque-là Hot Chip en terme d’imagerie visuelle (car Alexis Taylor, on le sait, est avec Joe Goddard l’un des deux chanteurs du groupe d’électro-disco-pop londonien), bien plus reconnu pour son audace technique (l’audace de la pochette de Why Make Sense ? du duo Matthew Cooper x Nick Relph, produite en 100 000 versions uniques et différentes) que pour ses prétentions esthétiques (du clavier de Coming on Strong aux vitraux pop-art de In Our Heads, c’est quand même pas très beau). Cohérence, finalement, de bout en bout, et sans doute, dans l’esprit, la pochette d’Even In The Quietest Moments de Supertramp.
Le son
Alexis Taylor (Site officiel / Facebook / Instagram /Youtube)
Alexis Taylor, Piano, 2016, Moshi Moshi Records, 41 min., pochette par Oliver Payne