Let’s just say the world ended a week from now, what would you do ? Admettons que le monde se termine d’ici à une semaine. Que feriez-vous ? C’est la question, un brin éco-anxieuse et paranoïaque, qui émane du duo Honne, qui termine 2021 avec la sortie d’un album porteur d’une préoccupation générationnelle.

Demain, c’est loin

Autour de cette question furent posées les bases de cet album qui, un an après le précédent (No song without you, 2020), envoute sa pop de recettes hip-hop, R&B, downtempo (saluons les petits tubes “What would you do” ou “Coming home”, très efficaces). C’est aussi la question qui a défini l’image illustrant ce disque, image – proposée par la directrice artistique Daisy King – qui dépeint la “réponse” du groupe à cette problématique.

Ainsi, avant que le monde ne s’éteigne, chez Honne, il y aura de la tendresse. Le genre qui réconforte, qui soulage, qui laisse la perspective de l’apocalypse s’enrober d’un manteau de chaleur humaine. Le groupe parle, avec une simplicité qui ne fait pas de mal, de “l’importance de garder ceux que vous aimez près de vous” et de la nécessité que ces personnes sachent “qu’elles sont aimées”. Un peu de guimauve dans un monde de lave.

Le bout du tunnel ?

Le faisceau lumineux qui émane des cieux sur cette pochette, lui et plutôt qu’une manifestation divine qui aurait choisi les dernières lueurs de l’humanité pour témoigner de sa toute-puissance, est là afin de dire qu’après des dernières années difficiles “pour les gens du monde entier”, il fallait dire qu’il existait, aussi, une sorte de “lumière au bout du tunnel« . Après la pluie vient le beau temps. Et après le beau temps ?

Et si cette image associée à ce titre, assume le groupe – qui est autant attiré par les pochettes de Tyler, The Creator que par le cinéma pictural de Wes Anderson – pourrait sembler bien dramatique, ce n’est en réalité pas exactement l’ambition initiale. “La vérité, c’est qu’au cours des deux dernières années, nous avons tous eu un avant-goût de ce à quoi pourrait ressembler la fin du monde. Et dans une certaine mesure, je pense que beaucoup de gens ont pris ce temps pour réévaluer leur vie et ce qui est important pour eux. Le message que nous souhaitons diffuser est moins politique ou environnemental, mais plus personnel : n’attendez pas la fin du monde pour commencer à vivre votre vie comme vous le souhaitez”.

Honne (Facebook / Twitter / Instagram / YouTube)

Daisy King (Instagram)

Honne, Let’s just say the world ended a week from now, what would you do ?, 2021, Atlantic / Tatemae Recordings, 39 min., artwork de Daisy King

Un grand merci à Manon L’Huillier