Queens of the Stone Age x Boneface – Villains


Voilà Satan, la peau rouge sang et les griffes acérées, venu s’enquérir d’une nouvelle victime. Un rocker, ici (est-ce Josh Homme, avec sa coupe en arrière et son perfecto en cuir noir ?), tombé sous l’emprise de l’encorné au sourire diabolique, et abordant à son tour le sourire malicieux sur les lèvres. Ce sont eux, les Villains que dit le titre du disque, et ce même si l’un des deux (le plus rouge) paraît, spontanément, plus condamnable que l’autre.

Thank you Satan

Le diable a donc contaminé sa victime. Qui était peut-être déjà coupable avant que celle-ci n’intervienne dans sa vie. Le rocker en cuir porte en effet, par-dessus son tee-shirt blanc, une croix chrétienne, l’objet sacro-saint par excellence qui n’aura pas pu repousser, malgré ce que la culture populaire a bien voulu nous enseigner (le Diable et ses sbires en ont peur, du crucifix), un Diable parvenu à ses fins. C’est peut-être bien, pour Queens of the Stone Age, une manière de rééquilibrer les choses, et de mettre dos à dos le Christ et l’Antéchrist, vilains parmi les hommes, quoi qu’il arrive. Et de jouer une fois encore avec des codes religieux et sataniques que le groupe mené par Josh Homme avait déjà utilisé sur des pochettes antécédentes (la fourche rougeoyante de Satan sur Songs For The Deaf, l’atmosphère sombre et mystique de Lullabies To Paralyze, le squelette vampirique de …Like Clockwork)

Les artworks et les vidéos liés à …Like Clockwork, déjà, étaient signées Boneface, tout jeune illustrateur que Josh Homme avait découvert il y a quelques années et que le groupe a décidé d’inviter de nouveau ici. Enfin le groupe…Josh de nouveau plutôt, dans la mesure où c’est lui qui aurait manifesté d’illustrer son disque-là avec une figure de Belzébuth, les autres n’étant, initialement, pas forcément fan de l’idée…Mais qui connaît un minimum QOTSA sait qu’ici, c’est le patron qui décide. À moins que, détaché du concept même de libre-arbitre, ce ne soit un homme à la peau rouge, aux cornes en piques, au nez crochu, et au verbe influent, qui soit venu murmurer à l’oreille du rockeur la possibilité de ce choix à la morale douteuse…

Le son

Un an après avoir joué les musiciens pour le compte d’Iggy Pop, sur le monumental Post Pop Depression, Josh Holme and co reviennent avec Villains, un album studio qui rappelle l’efficacité du groupe américain en terme de musique rock qui fait du bruit. Mention spéciale pour le très bon « The Evil Has Landed » et pour « The Way You Used To Do ». Diabolique ?

Queens of the Stone Age (Site officiel / Facebook / Twitter / Youtube / Instagram)

Boneface (Site officiel / Twitter)

Queens of the Stone Age, Villains, 2017, Matador Records, 48 min., artwork par Boneface