Myth Syzer – Bisous


Des roses rouges, symboles de l’amour passionnel et tout-puissant, éparpillées à terre, parce que le vase qui les contenait a été brisé. L’artwork du premier album du producteur français Myth Syzer est d’une simplicité déconcertante, mais, parce que cela suffit parfois, dit absolument tout : c’est le symbole de ces amours auxquels l’on a cru, mais auxquels il n’aurait sans doute pas fallu croire. D’autant que l’album en question se nomme, tout simplement là encore, Bisous. Le baiser formulé de la manière la plus naïve possible, versus la violence d’une passion qui a débordé, et qui a fini par se briser : c’est la manifestation d’une dernière tendresse opposée à celle d’une première détresse. L’album aurait aussi pu s’appeler « Aller salut », « Entre nous, ça le fait plus », ou « Dégage connard ». Mais c’est bien plus joli comme ça.

Le son

Romantique moderne, qui exerce son charme par pure procuration, Myth Syzer le producteur (chanteur aussi, mais rarement) fabrique les morceaux sur lesquels ses amis rappeurs (ceux de son collectif pluridisciplinaire Bon Gamin notamment, Ichon et Muddy Monk) pourront exprimer leurs romances déçues, ou espérées. Ce type-là bosse pour les autres (ici : Hamza, Roméo Elvis, Bonnie Banane…), mais se détache suffisamment du lot pour pouvoir s’en extraire, et proposer un album qui porte son blaze, bien qu’il n’y apparaisse à aucun moment complètement seul. En France, les Chronic 2018 ?

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Myth Syzer, Bisous, 2018, Animal 63