Marc Morvan x Pascal Blua – The Offshore Pirate
En posant un oeil sur cette scène, d’apparence désuète, de haute tragédie maritime, on croirait d’abord se retrouver chez Dumas, chez Melville, ou plus encore chez Jules Verne, en phase avec l’histoire, pas encore racontée, de l’un des gigantesques monstres marins naviguant dans les eaux tourmentées de Vingt mille lieues sous les mers. Mais cette pieuvre géante, ici sur le point d’emporter avec elle l’équipage d’un navire condamné, elle illustre en réalité, et ce de manière littérale (ndlr : The Offshore Pirate, « le pirate en mer » en français) le dernier album de Marc Morvan, dont la pochette est signée par l’artiste Pascal Blua, vu déjà aux côtés de Michael Head, de The Apartments, de Nouvelle Vague, de 49 Swimming Pools, de Dominique Dalcan, une pochette dont le contenu a autant été pensé par l’artiste visuel que par l’artiste sonore :
- The Apartments x Pascal Blua – No Song, No Spell, No Madrigal
- Nouvelle Vague x Pascal Blua – I Could Be Happy
- 49 Swimming Pools x Pascal Blua – Songs of Popular Appeal
- Dominique Dalcan x Pascal Brua – Hirundo
Pieuvre meurtrière, pieuvre en peluche
Et contrairement aux apparences, ce visuel-là n’est pas une réutilisation d’une oeuvre qui aurait déjà existé par le passé, comme c’est souvent le cas, mais bien une création parfaitement originale :
« Par principe, je ne réutilise jamais des créations d’un projet à l’autre, parce que je pense que chaque création doit être spécifique. Pour cette pochette, nous nous sommes bien évidemment fortement inspiré des récits d’aventures, des films de pirates et autres récits épiques marins. L’image de la couverture est un photogramme extrait d’un film américain des années 50 et il correspond exactement à l’image que l’on cherchait. Nous avons gardé la teinte noir et blanc d’origine même si Marc et moi aurions aimé avoir un reflet d’or dans l’oeil de la pieuvre, mais c’était vraiment hors du budget de fabrication ! Par contre, j’ai retravaillé le portrait de Marc (signé de mon ami Julien Bourgeois et là pour proposer un décalage visuel avec l’artwork initial) de manière à garder une homogénéité avec l’artwork. La typographie utilisée mêle le trait du dessin manuel à une forte évocation classique et littéraire, clin d’oeil aux grands romans d’aventures… »
Le son
Après Udolpho, son disque de 2009 en collaboration avec Ben Jarry, Marc Morvan revient faire résonner sa pop-folk aventureuse et envoutée sur The Offshore Pirate, ce disque bercé par un apaisement et un minimalisme idéal, marqué par quelques grâces plus amples, comme le magnifique « Heart of Stone », symbole de ce qu’il faudra d’abord retenir de ce disque-là : dans ce qu’il y a de plus dur demeure toujours, au-delà des apparences, un coeur qui bat. Et parfois bien fort.
Marc Morvan (Facebook / Bandcamp / Youtube)
Pascal Blua (Site officiel / Twitter)
Marc Morvan, The Offshore Pirate, Les disques de l’Artisan/Differ-Ant, 34 min., pochette par Pascal Blua