Johanna Warren x Jeff Davenport — Chaotic Good


Avachie sur le sol, les yeux clos et le corps qui a pris la forme d’un fœtus, vêtue du rouge de la passion qui dévore et qui fait saigner les âmes, Johanna Warren donne la sensation, sur la pochette de son album Chaotic Good, d’un effondrement soudain, combiné avec une certaine image de ces réflexions que l’on engage en faisant la démarche du lâcher-prise total. Que voit-on, lorsque l’on se rapproche au plus près de là où les gens ont pris l’habitude d’élever leur carcasse ? Leurs traces, éphémères et passables.

Cette pochette, c’est moi et mon ombre se remettant dans un état embryonnaire

Johanna Warren

Originaire de Portland et autrice d’une pop folk cathartique et mélodique, Johanna Warren assume pour sa part le caractère intensément trouble de cette photo, qui dit cette volonté que l’on exprime, parfois, du profond repli sur soi-même. Se replier pour mieux se retrouver, et s’orienter de nouveau vers les autres ?

« Cette pochette, c’est moi et mon ombre se remettant dans un état embryonnaire », nous écrit-elle. Elle évoque la métamorphose de la chenille, qu’elle met en exergue avec ses propres métamorphoses, mentales cette fois plutôt, et sa dualité interne — que le titre même du disque, Chaotic Good, exprime — qu’elle s’applique à explorer au sein d’un disque remarquablement composé. On connaît l’histoire : la chenille qui rampe devient le papillon qui vole, mais ne peut déployer ses ailes qu’après une période intense de repli, exacerbée, sur lui-même.

Le son

Intime et intense, la pop folk de Johanna Warren, composée depuis la ville de Portland, a déjà donné le jour à cinq albums depuis 2013. Très productive, l’Américaine sort aujourd’hui, avec Chaotic Good, un disque qui parlera aux amateurs de Laura Marling, Julie Byrne, Molly Burch, et à tous ceux qui voient dans la musique folk le terrain idéal pour l’expression des sentiments les plus profondément enfouis.

Johanna Warren (Site officiel / Facebook / Instagram)

Johanna Warren, Chaotic Good, 2020, Wax Nine Records, artwork par Jeff Davenport (photo) & Rob Carmichael design and layout). Sortie le 1er mai.