Dog Park x Lanee Hood-Hazelgrove — Festina Lente


Les fans de Dali ont l’œil : il ne s’agit en effet pas ici d’une toile perdue du maître andalou, récemment mis en scène par Quentin Dupieux dans son Daaaaaalí ! et sans cesse exposé à travers le monde grâce à l’originalité et à la protubérance d’une œuvre qui comporte plus de 1 500 toiles et des centaines d’illustrations, de lithographies, de dessins, de sculptures ou d’objets divers. 

Intime

Il s’agit, plutôt, du travail de l’une de ses admiratrices plus ou moins consciente, Lanee Hood-Hazelgrove en l’occurrence, cette californienne installée à Paris chez qui la peinture explore « les espaces domestiques comme milieux de vies ». « La maison comme conflit tranquille entre le naturel et l’artificiel, ou en tant que collection d’objets ancrés dans l’identité de leur propriétaire ; pris ensemble, ces objets forment les contours d’une vie et prennent vie eux-mêmes. », lit-on sur le site officiel de cette jeune artiste autodidacte ayant vécu sa première exposition personnelle à Chelsea, New York, en octobre 2021, après avoir reçu la bourse City Artists’ Corps de la New York Foundation for the Arts.

Nature Does What She Wants © Lanee Hood-Hazelgrove, acrylique sur toile, 86″x67″, 2022. Lien.

L’espace domestique comme lieu de vie. Et comme lieu de rêverie, si l’on se réfère à un travail dans lequel le réel percute systématiquement le songe, où les formes se dilatent, où les perspectives ne sont pas les bonnes, mais où ce n’est pas ce qui compte. « On aimait beaucoup les tableaux de Lanee pour ses aspects surréalistes et ses couleurs assez vives, marquées », disent les membres de Dog Park, aka trois chanteuses compositrices — une américaine, une brésilienne, une française — qui propose une musique allant de la dream pop au grunge, de la twee pop au jazz, et qui s’apprêtent à sortir leur premier album, Festina Lente, sur le label Géographie.

Dog Park

« On avait en tête une nature morte, assez épurée, avec des objets du quotidien, un peu de mobilier, qui cohabiteraient avec des éléments plus abstraits, le tout dans un espace intérieur avec une ouverture sur le dehors. ». Quelles émotions devrait-on lier à ce tableau, demande alors Lee ? Quelques mots-clés ressortent : la mélancolie, la solitude, la contemplation, les cœurs brisés, le temps qui passe, les questionnements existentiels. La présence de l’alcool, aussi, qui s’avère souvent être la conséquence — ou est-ce le cause ? de tout ce qui précède.

Cœurs brisés et alcools forts

Ma peinture pour Dog Park ? « C’est le moment précis que personne ne peut éviter. Comme quand une porte est ouverte de force après avoir été verrouillée pendant longtemps. C’est un isolement chaleureux, une mélancolie bienvenue, un optimisme surprenant. », conclut Lanee Hood-Hazelgrove, jointe, elle aussi, par mail. « C’est l’adieu à une connexion forte qui est passée. Il ne nous reste plus qu’à la regarder disparaître doucement jusqu’à ce qu’elle n’ait plus de place dans notre vie. »

Dog Park (Facebook / Instagram / SoundCloud)

Lanee Hood-Hazelgrove (Site officiel / Instagram)

Dog Park, Festina Lente, 2024, Géographie, 33 min., artwork de Lanee Hood-Hazelgrove. Sortie ce 19 avril 2024. Commandez l’album.