Gomina x MLH – Prints


gomina-MLH-Prints

Pour leur premier album, le groupe caennais à la pop jubilatoire a choisi de s’entacher d’une pochette qui excelle dans un mystère qui nous gicle au visage. Nos yeux et nos oreilles ne restent pas de marbre face à cette explosion drôlement technique, qui se joue des textures, des formes et des matières.

Le kit du parfait petit chimiste

Pour réaliser cet ersatz visuel d’une sorte de liquide céphalo-rachidien psychédélique, les membres de Gomina ont utilisé une image extraite de vidéos-projections qui mettent en scène des tâches de couleurs, qui sont en fait des produits chimiques mélangés, empreints à leurs réactions mutuelles aussi fascinantes qu’inquiétantes. Les images ont ensuite étaient post-traitées par ordinateur. Aussi précieusement manipulés et habilement traficotés que les claviers flamboyants de cet opus, ces produits exposent des tâches qui sont autant de nappes explosives et colorées que la palette que propose Gomina. Quelque chose d’aussi morcelé que les nuances de pop qu’il faut pour retracer l’historique de ce mouvement musical. La tâche de sang d’un John Lennon surfant sur les vagues ensoleillées des Beach Boys qui se mêlent à la masse sombre d’une mélancolique inhérent à Prints.

Pas de Gomina dans les cheveux

Si l’artwork de leur précédent maxi EP Into The Sunny Gray représentait les Caennais dans un univers sépia entourés de bêtes sauvages, ici, l’image se fait plus puissante, se chargeant de donner des pistes musicales à cette pop d’une élégance folle qui rappelle la noirceur profonde de Brian Wilson et la légèreté acidulée de Mike Love. MLH, auteur de cette pochette démentielle, qui n’est autre qu’un membre de Gomina, y ajoute une typo simple, percutante, réalisée au Stabilo. Dans cette transe californienne qu’on retrouve sur les morceaux « Asleep » et « Gomina Getcha » qui fait écho aux Australiens de Tame Impala se trouve une mystérieuse brume. Des imaginaires de science-fiction qui s’étendent sur des parties instrumentales jouissives et planantes à l’instar d’ « Hôtel Biarritz » ou « Airline ». Comme un air de Mogwai dans l’étrangeté touchante. Cette brume lumineuse qui offre une tâche façon kaléidoscope sauvage dont les couleurs tournent en boucle dans notre tête sont comme les nappes électro-aériennes de la pop des Gomina : pure et obsédante.

Le son

Après Into The Sunny Gray, un premier maxi Ep réalisé en 2012 qui annonçait déjà la vague résolument pop de ce groupe de Caennais aux synthés bien affûtés, la sortie de leur dernier opus Prints marque un tournant. Le son se fait plus précis, plus évident et percutant, oscillant sur des nappes instrumentales mélancoliques et des rythmes solaires.

Gomina (Facebook / Twitter / SoundCloud/ Site Officiel)

Gomina, Prints, 2015, WeWant2Wecord, 35 min, pochette par MLH et Gomina.