La voilà, la machine, déjà vue mais nouvelle (le symbole de cette pop orchestrale classique mais que l’on est parvenu à singulariser) que les Flotation Toy Warning – Londoniens sensibles et créateurs d’une pop fragile, ample et intime – semblent désigner à travers le titre de The Machine That Made Us, leur second album tout juste sorti, treize ans après le premier. Conçu par Michael Byzewski, c’est un mammouth gigantesque, la mine peu réjouie, animal poilu aux défenses tordues dont on peut voir l’intérieur du corps, spécimen passionnant pour quiconque s’intéresse aux phénomènes archéologiques préhistoriques puisque celui-ci laisse apparaître, non pas un squelette immense comme on aura pu le penser, mais une sorte de tuyauterie parfaitement organisée. De la nécessité de posséder quelques notions en plomberie.

Barrissement

On pense alors, spécimen similaire, à l’éléphant mécanique non moins immense que la ville de Nantes a décidé d’implanter, décision judicieuse tant le tourisme local s’en est trouvé amélioré, il y a une douzaine d’années, sur son Île aux Machines, éléphant mesurant 12 mètres de hauteur pour 8 mètres de largeur, et constitué à la fois de bois sculpté et d’acier.

On avait eu le droit aux mouettes pour l’artwork du premier album, A Bluffer’s Guide To The Flight Deck. On a cette fois le droit à un gros mammouth. Vivement qu’apparaisse le troisième, que l’on augmente encore en taille, en volume, et en épaisseur.

Flotation Toy Warning ‎– Bluffer’s Guide To The Flight Deck (2004)

Le son

Plus de dix ans d’absence (tous les groupes de pop ne sont pas fait pour sortir un album tous les deux ans…), et l’arrivée de The Machine That Made Us, disque idéal de bout en bout, que l’on devra immédiatement considérer comme l’un des tous meilleurs albums de pop UK de l’année, au moment où l’on devra se souvenir. Patience, grandeurs, douceurs, subtilités, vertiges, extase. De la nécessité, vraiment, de prendre le temps.

Flotation Toy Warning (Site officiel / Facebook)

Flotation Toy Warning, The Machine That Made Us, 2017, Talitres, 61 min., artwork par Michael Byzewski