Dätcha Mandala x Markel Urrutia – Rokh
C’est kitsch comme un visuel d’Aerosmith, d’ACDC, de « musique psychédélique indienne », avec cithare qu’on gratte et encens que l’on brûle, ou comme le tatouage encré dans le dos d’un motard aux cheveux bouclés, et c’est précisément ce qui fait tout le charme de cet artwork-là, celui que le trio Dätcha Mandala a décidé de dédier à son album Rokh, épisode osé d’heavy-blues / rock psyché (qui se rappelle de Led Zep, Black Sabbath ou Queen), un projet qui n’hésite pas, téméraire, à placer quelques occurrences inhabituelles pour un groupe du genre pour évoquer le projet, puisque l’on dit puiser ici l’inspiration du côté de contes arabes de temps anciens (les Mille-et-une nuits, sans doute), de récits mythologiques perses, et aussi, de quelques grands bonhommes dont certains ont même été représentés sur cet artwork (Arthur Rimbaud, Gandhi, David Bowie, Bon Scott…) Un artwork confié aux soins du graphiste et dessinateur Markel Urrutia (aka « Smoke Signals Studio »), avec qui le groupe travaille depuis l’année 2015. Au sujet de cet artwork, écoutons-les, plutôt :
L’oeuf et la poule
« Après lui avoir envoyé les paroles et les pré-productions de l’album, Markel nous a soumis l’idée du visage de Dame Nature portant un masque vénitien en forme d’oiseau, celui-ci ayant dessiné dans les plumes la représentation de chaque culture de l’humanité. Petit à petit, dame nature s’est effacée, laissant le champ libre à « l’oiseau humanité » qui allait devenir ROKH. De fil en aiguille, Markel nous a proposé de dessiner les portraits des personnes qui nous tenaient à cœur. Nous avons donc regroupé nos familles et les personnes qui ont participé à l’élaboration de cet album, ainsi qu’une liste non exhaustive d’artistes et de penseurs qui nous inspirent principalement ! On y retrouve donc Rimbaud, Gandhi, David Bowie, Bon Scott et quelques autres qu’on vous laisse deviner… Enfin, c’est en cherchant un nom pour notre album que nous sommes tombés, dans le dictionnaire des symboles, sur la légende de l’oiseau ROKH qui ne pouvait pas mieux coller au processus de création de la pochette. »
L’oiseau sur l’album, et plus tôt, l’oeuf, représenté sur le visuel illustrant l’EP de Dätcha Mandala, toujours conçu, bien sûr, par cet illustrateur passionné de mythologie grecque, égyptienne, mésopotamienne, indienne, et forcément de musique psychédélique, période 70’s.
« J’envisage Dätcha Mandala comme un mix de la partie spirituelle de l’être humain et de l’essence pure du rock and roll », nous dit-il. « Alors que nous étions en train de travailler sur l’artwork de Rokh, le groupe m’a dit qu’ils avaient également besoin d’un visuel pour l’EP qui allait être sorti avant le disque final. On a donc pensé à une phase précédent cette idée d’oiseau, et cette idée ne pouvait pas être autre chose qu’un oeuf. J’ai donc dessiné cet oeuf contenant le gros oiseau que nous allions voir plus tard, avec le LP. Un oeuf sur le point de se fissurer, dans un nid ».
L’oeuf pour l’EP, l’oiseau géant pour le LP, et la lente gestation d’un projet prêt à voler, osons la métaphore filée pour être raccord avec cette identité visuelle-là, de ses propres ailes.
Le son
Wow ! Pas de problème, on se croirait chez Led Zep ou chez Black Sabbath chez ce trio bordelais qui assume à fond l’esthétique 70’s, au sein d’un disque, Rokh, qui sonne quasiment hard rock à certains moments, et qui plonge dans le revival d’un genre que les modes ont eu, ces dernières années, tendance à laisser sur le côté. Le rock, voilà.
Dätcha Mandala (Site officiel / Facebook / Twitter / Bandcamp)
Markel Urrutia (Site officiel / Instagram / Facebook)
Dätcha Mandala, Rokh, 2017, artwork par Markel Urrutia