C Duncan – The Midnight Sun


C Duncan - The Midnight Sun

Il y a un an déjà, lors de la sortie de l’excellent Architect, on avait été fasciné par le travail d’une cohérence et d’une qualité remarquable de Christopher Duncan (devenu C Duncan), qui avait alors fait résonner le nom et la manière dont il avait composé ce premier album, bâti façade après façade par ses propres soins, avec une série de visuels (des singles à l’album, la même logique) qui présentait, vue du ciel, l’architecture urbaine de la cité portuaire de Glasgow, là où le jeune écossais a grandi et là où il en a profité pour se familiariser avec la musique, l’architecture, le design, la peinture, et avec cette polyvalence créative qui lui a permis de signer à la fois l’intégralité des morceaux et des visuels de ce projet d’indie folk aujourd’hui complété par un second album.

Glasgow, from the inside ?

Un second album, et une filiation visuelle assumée : la pochette de The Midnight Sun reprend en effet le même habillage graphique que ses prédécesseuses (l’artwork encadré comme une peinture d’un autre temps), et réitère également cette volonté de représentation de l’urbain. Sauf que cette fois-ci, plutôt que de se concentrer sur la reproduction de Glashow, vu d’en haut, c’est directement à l’intérieur de ces bâtiments que l’on se retrouve projeté. Et si rien ne nous dit formellement que cette cage d’escalier pénétrée par une lumière hachurée (une allégorie, sans doute, du Soleil de Minuit suggéré dans le titre) et qui illustre la pochette de ce second album (et que l’on retrouve aussi, sans doute, dans le clip de « Wanted To Want It Too »), est bien l’intérieur d’un immeuble appartenant lui aussi à la plus peuplée des cités écossaises, on est en tout cas en droit de le fantasmer. Et de se laisser le droit de deviner lequel de ces bâtiments, représentés sur la pochette d’Architect, de Say, de Here To There ou de For, ce Soleil noir a-t-il cru bon de s’inviter.

Porte close

Peut-être, et il y aurait en cela une certaine logique, ce visuel-là est-il aussi simplement l’appartement de C Duncan lui-même, transformé, et plus encore depuis le succès immédiat de son premier album, en véritable home-studio évolutif à l’intérieur duquel il compose chacune des couches (acoustiques, vocales, et désormais électroniques) de son projet. À moins que l’entrée de cet appartement, on ne doive plutôt la trouver sur le visuel du single « Wanted To Want It Too », qui propose lui aussi une vue sur une cage d’escalier menant directement à la porte fermée (psychanalytiquement, il y aurait là aussi bien des choses à dire…) d’un domicile dont on découvrira peut-être l’intérieur, sait-on jamais, dans la série qui accompagnera le potentiel troisième album du jeune écossais…

C Duncan - Wanted To Want It Too (2016)

C Duncan – Wanted To Want It Too (2016)

Le son

Sur The Midnight Sun, le très polyvalent écossais C Duncan ajoute à la folk-pop éclatante de son premier album des touches synthétiques et électroniques que l’on n’avait, honnêtement, pas vu venir. Le résultat, probant, témoigne de l’ouverture d’esprit de l’un des compositeurs les plus affutés et les plus inventifs de sa génération, lui qui se sera chargé, une nouvelle fois, de l’intégralité des sons qui apparaissent sur ce disque porté par l’excellent single « Wanted To Want It Too », renonçant et éclatant comme le sont ces esprits bien trop complexes pour pouvoir se permettre de ne pas se contredire, lorsque le besoin de liberté s’en fait sentir.

C Duncan, The Midnight Sun, 2016, Fat Cat Records, pochette par C. Duncan

C Duncan (Site officielFacebook / Twitter / Instagram / SoundCloud)