Chad VanGaalen – Light Information


Ici (sur Soft Airplane), quelques « bonhommes » aux traits enfantins, un oiseau, et un être à la gueule pleine de dents, et aux mains pleines de griffes. Là (sur Your Tan Looks Supernatural), un mollusque (ou est-ce l’oeuf duquel sortent les Aliens ?) duquel s’échappent des fleurs aux pétales ramollis. Là encore (sur Shrink Dust), un accouchement aux configurations inhabituelles…L’univers de Chad VanGaalen, depuis une quinzaine d’années (son premier album, Infiniheart, date de 2004), s’accorde au pluriel, et cumule, sous toutes les formes que proposent, aujourd’hui, la mise au monde d’une oeuvre musicale (par le texte, l’artwork, le clip vidéo…), une esthétique morbide et fantastique au sein de laquelle végètent des monstres pas toujours sympas (voir : le clip franchement angoissant de « Molten Light »), mais pas toujours méchants non plus, des formes aux contours vaguement humains, des créatures issues d’un imaginaire immensément fertile.

Des hommes & des monstres

Le Canadien VanGaalen, en plus de la musique et des textes, créé donc également la plupart des vidéos et des artworks liés aux disques qu’il fait paraître, depuis quinze piges, chez Sub Pop Records, lui qui, en marge de ces créations musicales, s’avère aussi être graphiste et dessinateur, pour lui comme pour d’autres (Holy Fuck, Mass Gothic, The Avulsions…) Pas d’exception pour Light Information, et pour cet artwork tout droit issu du cerveau tendre et détraqué de cette alchimiste touche-à-tout, un artwork qui propose, cette fois, une traduction visuelle de ce qui est évoqué par le titre. Des informations, il faut bien le dire, non exhaustive : la lumière vient du feu, la lumière vient de la Lune et des étoiles, certes. Elle vient aussi du Soleil, des halogènes, des briquets ou des néons urbains, mais ça, Chad ne le dit pas. Peu importe, tant que tout, chez lui, continue à briller de mille feux.

 

Le son

Torturée mais sûre d’elle-même, la pop-folk du Canadien Chad VanGaalen poursuit, sur Light Information, son avancée discrète mais bien heureuse. Toujours boudée par le grand public (tant mieux ?), celle-ci, électronique et acoustique, lo-fi et soignée, s’adjoint aussi, pour la première fois peut-être à ce point, quelques éléments clairement pop, et très bons, qui permettent à ce folk garage de trouver quelques petites touches de lumières bienvenues (le single « Mind Hijacker’s Curse », notamment, avec synthés new-wave et refrains très mélodiques). Dans la tête de Chad, on est plein, et tout va bien.

Chad VanGaalen (Facebook / Bandcamp / Twitter)

Chad VanGaalen, Light Information, 2017, Sub Pop Records, 38 min., artwork par Chad VanGaalen